Limites de l’empathie: Le cas du Fou d’Omar d’Abla Farhoud
Résumé
Le roman d’Abla Farhoud qui entre dans la catégorie des « Follittératures » (Plaza 1986) raconte de manière polyphonique l’impact que le frère « fou » de la famille d’Omar a sur ses proches. Ce chapitre aborde les troubles mentaux dans la perspective des affects générés chez et sur le sujet et son entourage. On se focalise sur les limites empathiques qui se jouent dans le cadre sociopolitique et familial, sur les sentiments et les comportements dyspathiques qui empêchent la réalisation de l’empathie. Car si l’empathie est « par nature tournée vers l’autre, l’autre que soi, le différent de soi, que l’on cherche à comprendre » (Famery 2013), une multitude d’obstacles (cognitifs et émotionnels) s’oppose à cet entendement de l’autre. Nous analysons également le rôle de la parole dite (par les personnages) et écrite (par l’autrice) en tant qu’« empathie narrative » (Hochmann 2012) dans le dépassement des frontières qui isolent les êtres, en accordant au langage une force à la fois herméneutique et cathartique.
Mots-clés : empathie, Abla Farhoud, Le Fou d’Omar, troubles mentaux, immigration