L’homo diligens, archétype du visiteur du Poïpoïdrome (Robert Filliou et Joachim Pfeufer) et d’un être empathique
Résumé
Le sociologue Alain Caillé (2009) constate que l’équilibre entre les logiques de relations structurées par le profit et celles détachées de l’intérêt, telle l’empathie, a aujourd’hui été rompu en faveur de la figure de l’homo oeconomicus, une personne égoïste dont le comportement est régi par son intérêt particulier. L’oeuvre artistique de Robert Filliou et Joachim Pfeufer, le Poïpoïdrome, centre d’inutilité publique, résonne avec ce positionnement critique contre l’idéologie utilitariste. Conceptualisée dès 1963, cette oeuvre fut imaginée comme un espace de rencontre, de participation, de disponibilité et d’indétermination. À partir du Poïpoïdrome comme espace participatif favorisant l’empathie, nous mettrons en éclairage le lien entre Robert Filliou et l’utopiste Charles Fourier, nous poserons l’hypothèse de la figure d’un homo diligens, figure conceptuelle d’une personne guidée par l’amour, comme archétype du visiteur du Poïpoïdrome et d’un être empathique.
Mots-clés : Poïpoïdrome, inutilité, indétermination, participation, anti-utilitarisme, homo oeconomicus, homo diligens, amour