L’empathie pour les jeunes femmes rebelles dans Mais ne nous délivrez pas du mal (Joël Séria, 1971) et Le Bal des folles (Mélanie Laurent, 2021)
Résumé
À un demi-siècle de distance, deux films français peuvent être comparés à partir de leur argument narratif, consistant à décrire la rébellion de jeunes femmes contre des formes d’autorité. Le Bal des folles (2021), de Mélanie Laurent, raconte comment une jeune bourgeoise voulant s’émanciper est enfermée à la Salpêtrière par son propre père. Elle est sauvée de l’asile de Charcot par une infirmière, qui peu à peu prend soin d’elle. Ce film, caractéristique des revendications féministes contemporaines, peut être comparé à Mais ne nous délivrez pas du mal, de Joël Séria (1971). On y suit deux adolescentes qui commettent des actes de plus en plus illicites, et dangereux pour elles, au nom de Satan, jusqu’à se suicider quand elles risquent de se retrouver emprisonnées pour meurtre. La prise en compte du contexte culturel et de production des films, de certains procédés narratifs et de leurs réceptions spectatorielles permettent d’analyser les différentes stratégies empathiques.
Mots-clés : empathie, identification, étude de réception, contexte historique, narratologie